Après cinq représentations triomphales à Paris, la comédie musicale “La Haine” a entamé sa tournée nationale au Dôme de Marseille, offrant au public une expérience inédite mêlant arts urbains, intelligence artificielle et féminisme. Ce spectacle audacieux a reçu une standing ovation, marquant les esprits par sa puissance et son originalité.
Spectacle éblouissant
Pendant deux heures, les 22 artistes, comprenant comédiens, danseurs, rappeurs et une DJ, ont revisité les scènes cultes du film de 1995 à travers quinze tableaux époustouflants. La pièce, intitulée “Jusqu’ici rien n’a changé“, a mis en lumière les réalités des quartiers populaires, actualisées avec des références contemporaines telles qu’Adama Traoré et George Floyd. Dès le début, le ton était donné avec un générique en noir et blanc retraçant des événements marquants depuis 1995.




Photos : La haine officielle/Le Dôme/Kbsp/DR
Fusion musicale moderne
Les musiques urbaines se sont harmonieusement mêlées à des sonorités électroniques, créant un mélange culturel moderne. La scène d’ouverture, par exemple, a combiné chants gitans, raï, reggae et house, offrant une ouverture vibrante et énergique.
Puissant élan féministe
Un aspect notable de la comédie musicale était son élan féministe. Les femmes y jouaient un rôle central, dansant, rappant et affrontant les hommes dans des battles de break dance. Camila Halima Filali, interprétant Leila, a offert une performance remarquable, mêlant rap, chant et danse, suspendue dans les airs. Son interprétation était une ode à l’amour et aux rôles des femmes, avec de fortes paroles engagées.







Photos : La haine officielle/Le Dôme/Kbsp/DR
Message d’espoir
Le message de la pièce a évolué de la haine et la colère vers un appel à l’amour et au vivre-ensemble. Dès la scène d’ouverture, la musique prônait : “et si l’on pouvait vivre ensemble”. Des dialogues poignants, écrits par le rappeur Youssoupha, ont exploré les perspectives d’un policier et du frère d’une victime de violence policière. La comédie musicale s’est terminée sur une note d’espoir avec un rap écrit par Médine, intitulé “L’amour”.
Immersion
Les décors immersifs, utilisant des écrans géants et des tapis roulants, donnaient l’impression que les acteurs se déplaçaient réellement dans Paris. Les images en fond étaient si réalistes qu’il était difficile de distinguer les éléments virtuels des réels, comme les CRS et leurs camions. Les mêmes décors étaient réutilisés de manière ingénieuse, transformant par exemple une rame de métro en toilettes publiques en quelques secondes.
Touche locale
Des clins d’œil locaux, comme l’accent marseillais et des références à l’OM, ont ajouté une touche personnelle pour le public marseillais. L’acteur jouant Saïd portait un tee-shirt de l’OM à la fin du spectacle, ce qui a particulièrement touché les spectateurs, surtout en plein match de l’équipe contre Auxerre. “La Haine” dans sa version comédie musicale a réussi à captiver et émouvoir le public marseillais, tout en portant un message fort et actuel sur les réalités sociales et l’importance du vivre-ensemble.







Photos : La haine officielle/Le Dôme/Kbsp/DR